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112                   LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON

pris dans la vente Y église dont, heureusement, l'Etat fit un
magasin à fourrages, ce qui la sauva, et quelques construc-
tions adjointes, entre autres le petit cloître. Les autres lots
ont passé successivement dans plusieurs mains. On voit
encore aujourd'hui, comme lambeaux de l'ancien enclos de
la Chartreuse, le champ de manœuvres, le massif de mai-
sons qui est en face de l'église, les établissements.des sœurs
de Saint-Joseph, des sœurs du Sacré-Cœur, de l'hospice
de la Providence de Saint-Bruno, des frères de l'Instruc-
tion chrétienne, etc.... Les cloîtres, les cellules, qui, en
 1816, subsistaient presque dans leur premier état, ont subi,
depuis, diverses démolitions ou transformations. Toute-
fois, les traces du grand cloître sont encore reconnaissa-
bles dans les trois côtés d'uu quadrilatère dont l'œil r e -
trouve les lignes au milieu des maisons qui composent le
quartier appelé : « Impasse du cloître des Chartreux. »
   Tout ce qui restait de l'ancien monastère eût été détruit
indubitablement, si en 1803, le cardinal Fesch (1 ) pourvu
alors, par son puissant neveu, soldat couronné, de l'arche-
vêché de Lyon, n'eût eu l'heureuse pensée de consacrer à



    (1) Fesch (Joseph), cardinal-archevêque de Lyon, né à Ajaccio, en
 1763, mort en 1839, était oncle maternel de Napoléon I". Archevêque
 de Lyon en 1802, cardinal en 1803, il fut envoyé comme ambassadeur
 à la Cour de Rome. En 1805, il fut élevé aux dignités de grand-aumô-
nier de l'Empire , de comte et de sénateur. Il refusa l'archevêché de
 Paris et ne craignit pas, dans le Concile tenu à Paris, en 1810, de
 s'opposer aux volontés de Napoléon à l'égard de Pie VII. Tombé en
disgrâce, il se retira dans son diocèse où il resta jusqu'en 1814- Après
l'abdication de l'empereur, il alla vivre à Rome où il passa ses der-
niers jours dans l'étude des lettres et des arts, sans vouloir jamais con-
sentir à se démettre de son arehevêché. Il avait formé une riche
collection de tableaux et en légua 1,200 à la ville d'Ajaccio. (Dict.
nniv. de Bouillet).