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88                       CHRONIQUE LOCALE

lisme se font gloire d'appartenir à des Sociétés savantes.
Comme on le voit, nous avons fait du progrès depuis cette
époque. Mais notre siècle pourra-t-il s'en glorifier?
                                                     V.


                  CHRONIQUE LOCALE

   — Depuis notre dernier numéro, que de désastres dans le Midi de
la France ! quelles pertes, quelles ruines, dans toute cette vallée de
la Garonne naguère si riche et si heureuse et tout à coup surprise
par la plus désolante inondation! A la nouvelle de tant de malheurs,
le pays s'est levé et partout la charité a trouvé les secours les plus
abondants et les plus prompts ; sur tous les points des quêtes, des
loteries, des concerts se sont organisés, et Lyon, si souvent éprouvé,
si souvent secouru, Lyon qui se souvient de 1840 et de 1856 promet
de ne se laisser surpasser par aucune autre ville en dévouement et en
générosité.
   La Suisse, l'Italie, la Belgique, l'Angleterre ont envoyé leur
offrande, gage précieux d'affection et de confraternité.
   Le Salut donné à Saint-Bonaventure le 9 juillet au profit des
inondés a dépassé toutes les espérances et a produit une somme dont
le montant a réjoui le cœur des personnes zélées et charitables qui
l'avaient organisé.
   — La Normandie aussi a été éprouvée, et Genève a reçu en plein
un orage qui avait passé sur Lyon. Pendant ce temps, le Rhône
grossissait, les prophètes de la Drôme prophétisaient et nombre de
personnes inquiètes se demandaient si nous n'allions pas avoir aussi
nos rivières dans les rues? elles nous en ont fait grâce, cette fois.
   — Un horrible malheur n'en est pas moins arrivé dans notre ville,
occasionné un peu par l'orage, un peu par la fatalité. Nous avions à
offrir une victime, elle a été choisie parmi ce que nous avions de
mieux dans la population.
   Le 3 juillet, à 5 heures du matin, un jeune avocat de notre ville,
dans tout l'éclat de son talent, dans la plénitude et l'épanouissement
des plus précieuses qualités, a été étouffé sous l'effondrement d'une
voûte, dans le bâtiment de la Manécanterie, c'est-à-dire dans un
 monument qui paraissait être d'une solidité à toute épreuve, Les
pressentiments de la victime, les précautions qu'elle prenait pour
échapper à une mort violente, ont ajouté à l'intérêt général et aux
regrets profonds de toute la cité.
   — Terminons par une dernière et mauvaise nouvelle, la mort de
M. de Saint-Pulgent, ancien maire de Montbrison. ancien préfet de
l'Ain, décédé à Vichy, après une assez courte maladie à laquelle les
dernières catastrophes de la France n'ont pas été étrangères. Le
département de l'Ain l'avait vivement regretté ; peu d'administrateurs
ont obtenu dans les populations pareille popularité.

       Lyon. — Imprimerie VINGTRINIER, directeur-gérant.