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LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON 471 gardiens des dépôts n'étaient que des ignorants ou des voleurs, — et nos trésors littéraires disparaissaient. Le député Grégoire s'en émut, et crut devoir en référer à la Convention, dans sa séance du 22 germinal (12 avril 1794). Son rapport est plein d'intérêt; je crois devoir le reproduire presque entièrement : « Citoyens, dit Grégoire, depuis lontemps, un travail bibliographique est commencé sur les livres appartenant à la nation. Jamais on n'en rendit compte à l'Assemblée nationale. Associé, depuis peu, aux travaux des com- missaires chargés de surveiller cette opération, je viens, au nom du comité d'Instruction publique, vous exposer les mesures que nous avons prises pour réorganiser ce travail, et pour lui donner la plus grande activité. « Les objets scientifiques appartenant à la nation pro- viennent des dépôts qu'elle possédait, avant la révolution, des ci-devant châteaux du tyran, de la suppression des cor- porations ecclésiastiques, judiciaires t académiques, des émigrés et des suppliciés. « Ces objets consistent en livres, monuments, cartes, plans, statues, tableaux, gravures, machines antiques, médailles, pierres gravées, herbiers, cabinets de physi- que, d'histoire naturelle, de chimie. « Des objets rares et précieux avaient été recueillis ou plutôt accaparés pour servir l'ambition des familles des ci-devant nobles. Tel est le dépôt de l'émigré Castries, composé de plus de 20,000 pièces et qui a sûrement coûté plusieurs millions. « La Commission des arts s'occupe à inventorier ces divers objets. Relativement aux manuscrits , elle a pris des mesures qui seront concordantes avec celles que vous présentera votre Commission des archives (1) concernant (1) La loi des 7-24 août ] 790 ordonna la ré union dans un SBU\ et même