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LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON 451 la bibliothèque comptait aussi deux autres savants con- servateurs et professeurs dont M. Delandine a omis de citer les noms vénérés et qui ne figurent pas dans le catalogue des Lyonnais dignes de mémoire. C'étaient les P. Bovet et Billet. Pendant le siège de Lyon, ils avaient été chargés d'observer, chaque jour, avec les télescopes de l'observa- toire établi sur une tour du collège, les mouvements de l'armée assiégeante et d'envoyer leurs rapports au général en chef. Dénoncés par le citoyen Pernet, concierge du collège et garde du cabinet de physique, le 31 décem- bre 1793, on les amena à la grande salle de l'hôtel-de- ville qui éiait devenue l'anti-chambre de la guillotine ; on les jugea sans désemparer. Billet fut condamné et exécuté ; Bovet fut acquitté. Mais le nom du lâche dénonciateur Pernet ne doit-il pas être voué au mépris public? La Révolution qui se souciait peu de livres et coupait la tête des bibliothécaires, même octogénaires, ferma néces- sairement la bibliothèque du colfege, en même temps que celles des maisons monastiques qu'elle avait confisquées ; mais avant de raconter ce que devint notre grande biblio- thèque à cette époque néfaste, il est bon, je le crois, de décrire le local qui la contenait. M. Péricaud a déjà donné cette description. « La bibliothèque, dit cet auteur, est sans contredit l'une des plus belles de l'Europe, même à ne considérer que l'agrément de sa situation, la g r a n - deur de son vaisseau et l'heureuse disposition des acces- soires qui l'accompagnent (1). (1) La vue dont on jouit des fenêtres du collège était si belle avant la construction des grandes maisons qui bordent maintenant les quais de la rive gauche du Rhône, que plusieurs auteurs en ont parlé. Pierre-Jean Perpinien, jésuite espagnol, né à Elehe, dans le royaume de Valence, vers 1530, mort à Paris le 28 octobre 1560, s'exprime à cet égard en ces termes dans une Ltlre à l'un de ses amis : « De ia