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LA MONTÉE DU GARILLAN 39t dit requérir du secours, et la lance au poingt il porta de si terribles coups qu'il renversa d'abord quatre hommes d'ar- mes, dont deux tombèrent dans l'eau. Les Espagnols, ani- més par la perte de leurs camarades, attaquèrent Bayart avec fureur; mais lui, quoique seul, l'épée à la main, se défendit vigoureusement, et Pierre de Tardes eut le temps de venir le dégager avec une centaine d'hommes. Dans cette retraite, Bayart, monté sur un cheval épuisé de fatigue, manqua d'être fait prisonnier. Heureusement que la troupe française redoublant de courage fit des prodiges de valeur et délivra son vrai guidon d'honneur. (Guyard de Bervilte, Hist. de Bayard. — Monfalcon, Hist. de Lyon, p. 513) (I). Gette héroïque défense du pont du Garillan par un seul combattant, en 1503, eut probablement un grand retentisse- ment dans notre ville, puisque le nom de l'intrépide homme d'armes était bien connu a Lyon. Le Garillan, nommé Liris par les Romains, n'avait peut-être pas une grande notoriété ; mais l'exploit de l'illustre Bayart fit connaître cette petite rivière qui coule près de Gaète, et qui servait de limite au Lalium. « Le Garigliano, ou Liris, coule dans la terre de Labour, « dans un pays semé d'orangers, grenadiers, jasmins, lau- « riers et toutes sortes de productions utiles et agréables. « Vers le lieu où fut Mainturne, le Garillan forme des ma- « rais, dans lesquels Marius se cacha pour se soustraire « aux satellites de Sylla. » [Dict. géog. de l'Italie, 1775.) Ce petit fleuve Liris était aussi appelé Glanis, et il en sor- tait des sources d'eaux thermales. (Plin. m, 9. — H , 106.) Au xvi6 siècle, un courant littéraire avait pénétré dans notre ville. Il ne serait donc pas étonnant que la proximité (f) %ayarf mourût d'une blessure, reçue dans un combat aux cimrohs de Milan, le 24 avril t5$4, à l'âge de 4« ans.