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                   NOTICE SUR E.-J.-M. PATRIN.            319

  jugera par ces lignes : « Depuis une couple de mois, je
   « dors mal; j'ai éprouvé des angoisses dans l'estomac et
   « la poitrine qu'on a regardées comme l'effet d'une goutte
  « remontée, et, malgré les sinapismes appliqués sur les
  « jambes, qui ont formé des cloches énormes suivies de
  a suppuration, je ne suis pas tout à fait délivré de ces
  « anxiétés dans les viscères et d'un certain trouble dans
  « la tête. Je suis dans ma soixante et onzième année, c'est
  « la fin de la comédie. » (27 juillet 1812). « Je suis sorti
  « de la maison de santé du faubourg Saint-Martin et ren-
  « tré chez moi, rue du Bac, le lendemain de Pâques, avec
  « une prostration extrême et des étourdissements conti-
  « nuels. » (19 avril 1813). « Ma convalescence est entra-
  « vée par une espèce de vertige habituel, qui me jette dans
  « une sorte d'ivresse. C'est la suite de la maladie qui m'a
 « frappé comme un coup de foudre le 10 février, et m'a
  « causé des suffocations qui semblaient à chaque instant
 « me mettre au tombeau. Cet état violent a duré plus
 « d'un mois, et m'a laissé dans une atonie accompagnée
 « d'un grand désordre de cerveau, surtout de perte de
 « mémoire et de tournoiement. Je ne dors point la nuit,
 « je ne commence à sommeiller qu'à lapointe du jour. Mais
 « je suis moins assailli de rêves. » (3 juillet 1813).
 « J'éprouve, depuis plusieurs mois, des attaques réitérées
 « de goutte remontée : je dors peu, je songe beaucoup. »
 (2 novembre 1813). « M. Delaroche, qui m'a soigné affec-
 « tueusement et si habilement, vient de mourir. C'est à
 « lui et à M. Duméril, son beau-frère, que je dois de
 « n'avoir pas succombé. Quel malheur! A trente-deux
 « ans ; il avait tout pour lui : du tact, du savoir, de la
„« modestie et une douceur d'ange. » (13 décembre 1813).
    Au milieu de ces narrations écourtées on découvre assez
 de matériaux pour reconstruire mentalement un état