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NOTICE SUR E.-L.-M. PATRIN. 315 qu'ils avaient sur les yeux. Mais j'ai dit, au contraire, que cela l'épaissit de plus en plus. En effet, et loin qu'aucun des ingrédients graniteux et prétendus primitifs soient originels ou essentiels dans certaines couches calcaires, je crois avoir bien démontré qu'ils n'y sont que des para- sites et des espèces de souillures plus ou moins abondantes, toutes venues du dehors et postérieurement à la première formation du massif; que d'autres masses contemporaines, et même très-voisines, en sont totalement exemptes dans leur intérieur, si elles n'ont point perdu leur gisement ori- ginel, c'est-à -dire parfaitement horizontal; enfin que tout ce qu'on nomme primitif, tant ici qu'ailleurs, n'est que l'effet ou le produit de causes locales et accidentelles. « La nature de ces causes est si extraordinaire aux notions communes qu'elle aurait bien pu rester toujours inconnue; mais leur réalité, leur action ne pouvait pas rester long- temps douteuse aux yeux des bons observateurs. « C'est donc un double problème que je me flatte encore d'avoir résolu d'une manière satisfaisante et qui, quoique choquant l'opinion actuelle de tous les savants, ne choque aucune des lois de la physique et de la logique : c'est pour- quoi j'espère qu'elle trouvera grâce, et qu'on s'y familia- risera, lors qu'enfin on perdra l'espérance d'expliquer autrement tant d'énigmes naturelles. « Par l'examen impartial des preuves et descriptions que j'ai données de ces phénomènes extraordinaires, vous aper- cevrez aussi la cause de ces grands bouleversements qui ont, non-seulement changé une plaine homogène et hori- zontale en un groupe immense de monts disparates et aussi horribles par l'élévation de leur sommet que par la pro- fondeur des abîmes qui les séparent, mais qui nous ont encore laissé l'apparence de montagnes, les unes éventrées et dont le noyau central semble avoir totalement disparu.