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                  LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON              271

  diques toujours que les auteurs sur bien des faits histori-
  ques, ce crime se serait produit d'une manière différente.
  Le 5 juin 1561, un jeune homme, Denis de Valois, se jeta
  sur Guy Esmion, chanoine de Saint-Nïzier, « pour lui
  « arracher le reliquaire ou ciboire qu'il portoit proces-
  « sionnellement ; la populace furieuse, entraîne Barthé-
  « lemi Aneau qu'elle arrache du collège de la Trinité,
  « dans la rue Neuve où il est inhumainement tué et occis
  « et laissé mort, estendu au 'milieu de ladite rue, au
 « grand scandale des petits enfants escoliers et autres
 « étudiants dudit collège. »
    Barthélémy Aneau passait pour être sympathique aux
 calvinistes ; ses relations très-connues avec quelques per-
 sonnages protestants avaient accrédité cette conjecture.
 Cependant le Consulat avait pris les plus grandes pré-
 cautions pour empêcher l'introduction dans le collège de
la Trinité des doctrines condamnées par l'église catho-
lique.
    La mort d'Aneau eut pour résultat immédiat la désor-
ganisation du collège ; il n'y eut plus ni recteur, ni pro-
fesseurs, ni élèves, et les portes en furent fermées. On en
laissa les clefs à la garde de la femme du malheureux
principal et d"une autre veuve.
   Ce crime fut le prélude de bien d'autres et de tous les
désastres que subit Lyon par l'invasion de l'armée calvi-
niste commandée parle baron des Adrets, lequel saccagea
la plupart de nos édifices religieux. Au moment de la mort
du malheureux Aneau, « les huguenots tenaient déjà des
« assemblées où l'on preschoit, dogmatisoit et baptisoit à
« la mode de Genève. » Le Consulat s'était vu obligé « de
« faire défense aux habitants de la ville, tant ecclésiasti-
« ques que laïques, de soultrager les uns les aultres,
« soubs le nom de papistes et huguenotz, à peine d'estre




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