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NOTE SUR LE CINQUIÈME CENTENAIRE DE PÉTRARQUE* Lorsqu'un pape français préféra, suivant l'expression de Pétrarque, les rives du Rhône à celles du Tibre , la vie apparut dans toute sa force au cœur de la. Pro- vence à demi ruinée depuis que ses comtes étaient devenus maîtres de Naples. L'architecture du moyen- âge, qui arrivait à son apogée, touchait à presque tous ses édifices et lui donnait les Célestins, Sénanque, Saint- Siffrein et le monumental palais des Papes, « dominant en « cavalier, au dire d'un chroniqueur, le modeste manoir « de ia reine Jeanne, qui ne semblait plus qu'un petit « nid. » Giotto y venait appelé par Clément V, et Simon de Sienne, son élève, recueillant le glorieux pinceau de son maître, laissait à Avignon de nombreuses traces de son passage. La musique, qui devait plaire à l'imagination d'une province si voisine de l'Italie, vint prier ou pleurer dans les églises, et les motifs sur lesquels on chantait le Stabat et le Pange lingua, dans la cathédrale d'Apt, doi- vent, suivant quelques-uns, compter parmi les plus belles productions du génie musical. On voyait fleurir, dans une multitude de collèges et de couvents, les lettres, qui ne sont pas seulement un besoin de l'intelligence ou un prin- cipe de bonheur et de gloire, mais qui peuvent être consi- (*) Extrait du compte-rendu présenté par M. Charles Boy, délégué avec M. Xavier Brun, pour représenter la Société littéraire de Lyon, aux fêtes du Centenaire.