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ROUSSILLON. 237 veuve de Jacques de Coiigny, et moitié au célèbre cardinal Fran- çois de Touruon. Ce dernier en posséda bientôt la totalité par suite du décès de Blanche , sa sœur, dont il était l'unique héritier. Après la mort d'un comte de Tournon. neveu ou petit-neveu du cardinal et tué au siège de Philisbourg, en 1645, Roussillon passa successivement aux mains de plusieurs familles; il appar- tenait, lors de la Révolution, au marquis de la Salle. Ses an- ciennes armoiries étaient : de gueules, à l'aigle éployée d'ar- gent ; ses nouvelles : échiqueté d'argent et d'azur, à la bordure de gueules. Après ce résumé historique, il nous reste à décrire sommai- rement les ruines que nous offre Roussillon, lesquelles, muti- lées ou debout, parlent éloquemment des temps féodaux. Le château, situé au sommet d'une éminence, à l'extrémité d'une vaste plaine supérieure, la plaine des Louzes, domine une vallée de moyenne largeur qui, s'ouvrant de l'est à l'ouest, s'in- fléchit doucement vers le Rhône. D'épais remparts, renforcés de tours rondes et de tours carrées, l'environnaient complètement ; des fossés en défendaient les abords du côté de la plaine. Des maisons groupées sur le revers de l'émmence formèrent le bourg, entouré aussi de murailles qui le rattachaient au château. Plus tard, le bourg, en s'agrandissant, étant descendu jusqu'au bas du coteau, on bâtit une nouvelle muraille ; la forteresse eut alors une triple enceinte. Au centre même du château s'élevait une poype qui suppor- tait le donjon enclavé lui-même dans les tours et les bâtiments en ruines. L'église est au pied du donjon. On ne peut guère préciser l'époque de sa construction, à cause des nombreuses modifications qu'elle a subies ; son clochar hexagone, la coupe et les colounettes de son portail et de ses croisées géminées font conjecturer qu'elle date de la fin du XIVe siècle ou du com- mencement du XVe, époque où l'ogival fleuri brillait de. son plus vif éclat. Le cimetière, occupant l'espace compris entre le donjon et