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204              RÉUNION DE LYON A LA FRANCE.

   L'archevêque était alors à Paris. Guillaume de Noga-
ret vint à cette date le trouver dans sa maison, lui de-
mandant de prêter serment de fidélité au roi et de jurer
d'exécuter les conventions précédemment conclues. L'ha-
bile ministre (1) se disait prêt à accueillir le serment en-
touré de toutes les restrictions qu'il plairait à l'archevê-
que. Le prélat alléguait, entre autres raisons, la nécessité
de s'entendre avec le Chapitre sur certains points. L'ar-
chidiacre, Thibauld de Vassalieu, là présent, dit qu'il
était procureur du Chapitre et avait pouvoir de le repré-
senter. Il se mettait à la disposition de l'archevêque pour
 discuter les points en question (2). Battu sur ce point —
 et par les siens — Pierre de Savoie voyait d'autre part
 Nogaret lui opposer la propre acceptation du traité (3),
 donnée par lui, Pierre de Savoie, au moment de son avè-
 nement au siège de Lyon. Nogaret, habitué à réussir
 dans ses entreprises et désireux d'arracher à l'archevê-
 que le serment demandé, ne négligeait rien pour y arri-
 ver. Le roi, disait-il, donnera des lettres spéciales dans
 lesquelles il déclarera ne rien innover en sa faveur par
 cette prestation de fidélité. Si l'archevêque est mécontent

   (1) Ce n'est pas ici le lieu de parler avec quelque détail de Guillaume de
Nogaret. Il y aurait, sans doute, un livre intéressant à taire sur les minis-
tres de Philippe le Bel, sur ces Enguerran de Marigny, Guillaume de
Flote, Guillaume de Nogaret, Guillaume de Plasian, etc., dont les noms
sont inséparables de celui du roi. En l'absence de ce livre, nous ne pou-
vons que renvoyer, sur ce sujet, à l'ouvrage que nous avons dû déjà citer
si souvent : La France sous Philippe le Bel.
    (2) La conduite de Thibauld, en cette occasion, est à signaler. Elle jus-
tifie, nous osons le dire, les jugements"que nous avons portés plus haut
sur ce personnage, |si sévères qu'ils soient. S'il n'appuyait l'archevêque,
ne pouvait-il au moins se taire !
    (3) Nous avons vu plus haut que, le 20 août 1308, Pierre de Savoie
avait confirmé, à Poitiers, le traité conclu par son prédécesseur avec
 le roi.