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\90                    LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON

Guillaume D u r a n d , évêque de Mende ; le cardinal H u g u e s
de    Saint-Cher,        auteur     des     Concordances        de    la Bible;
J a c q u e s Deleschamps et b e a u c o u p d ' a u t r e s p e r s o n n a g e s
reposèrent aussi d a n s les c a v e a u x de cette église remplie
de m o n u m e n t s , mais brisés p a r la Eévolution (1).


   (1) Il va sans dire que tous ces monuments ont été brisés par la
Révolution, qui, toujours et partout, brise tout ce qu'elle touche, ne
respectant pas même la mort. On ne saurait croire combien d'objets
de grand prix ont été anéantis ainsi à Lyon, et que de noms ont été
aussi voués à l'oubli par la destruction des tombeaux qui ornaient
autrefois nos églises! car nos pères, on le sait, aimaient à se reposer
dans la mort, près de l'autel de leur patron vénéré ; ils étaient heu-
reux de dormir leur dernier sommeil dans les églises où ils avaient
tant de fois prié Dieu ; il leur semblait que là le repos leur était plus
calme et le réveil plus heureux. L'histoire et l'art monumental ne
perdaient rien à ce pieux usage. De vaines appréhensions et un mi-
sérable sentiment de mensongère égalité l'ont fait disparaître, et on
entasse aujourd'hui nos morts et leurs monuments dans des cimetières
 qui empoisonnent et infectent Lyon, et dans ce pêle-mêle, on a peine
 à retrouver la tombe sur laquelle on veut jeter une fleur, ou dire
une prière pour celui'qu'on a aimé et vénéré Mais que deviennent
 ces monuments? Car que ne souffrent-ils pas déjà du climat des-
tructeur de Lyon ! Supposons-les répartis dans nos églises, dans des
 chapelles qu'il embelliraient Où donc serait le mal? Cette histoire,
écrite sur le marbre, le bronze et la pierre, se lirait par la foule qui
n'a pas encore oublié le chemin de l'église. Cette histoire serait
pour elle un perpétuel enseignement; elle retiendrait le nom de plus
d'un homme bienfaiteur du pauvre, utile à son pays et la gloire de
sa ville, mais qu'à défaut de signe apparent et visible, on oublie peu
à peu ; ce serait comme un livre d'histoire ouvert à tous et d'un
exemple de haute moralité. La mère, après avoir appris à son enfant
à dire ses premières prières, lui montrerait ensuite la tombe de celui
qui a su être, après Dieu, la providence du pauvre, qui a soulagé sa
misère, qui a fondé l'école où l'enfant du peuple reçoit le pain de l'ins-
truction. Et ce§ monuments que la piété, plus que la .vanité élèverait
dans nos églises, ne distingueraient-ils pas non plus ceux qui, dans
leur vie, ont cru que l'homme était l'œuvre d'un Dieu grand et juste,