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LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON 179 rédigeaient les chroniques, mais malgré le zèle des copistes le nombre des livres ne put pas augmenter beaucoup jus- qu'à l'époque de la découverte de l'imprimerie. On regar- dait comme une chose merveilleuse que la copie d'une bible eût été faite en cinq mois, par cinq religieux, et lorsqu'un monastère possédait 150 volumes ou manuscrits, il se glorifiait de sa bibliothèque. Sous les rois carlovin- giens, les bibliothécaires, ou plutôt peut-être les archi- vistes écrivaient, expédiaient et dataient les actes de l'au- torité royale. Les mêmes fonctions leur étaient confiées par les papes et leur charge tenait l'un des premiers rangs à la cour pontificale (1). Il en était de même des bibliothé- caires des archevêchés. Enfin la plupart des bibliothèques recouvrèrent une vie nouvelle avec la renaissance des lettres, des sciences et des arts, dans le xve et le xvie siècle. Les grands travaux scientifiques aujourd'hui trop ignorés, de Dante, de Pé- trarque et de Boccace vinrent rendre à la lumière un grand nombre d'ouvrages précieux de l'antiquité. Toutefois, il faut le constater, par suite de l'ignorance de quelques copistes des temps antérieurs . qui grattèrent le velin des livres antiques pour y substituer des dissertations mys- tiques ou des antiphonaires, un grand nombre d'ouvrages de l'antiquité ont été perdus ou mutilés ; cependant, pro- clamons-le très-haut, c'est à peu près aux ordres reli- gieux seuls que nous devons la conservation de ce qui nous reste de l'antiquité et la rédaction des chroniques des premiers siècles modernes et du moyen-âge. Quant à ces ouvrages grattés par les copistes, on leur a donné, on le sait, le nom de palimpsestes et sous l'écriture des moines i (V. Dalloz t. VI, p. 164).