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172 LES BIBLIOTHÈQUES DE LÃON On m'objectera peut-être également que mes doléances au sujet de la bibliothèque du Palais-des-Arts ne sont pas fondées davantage ; car ce dépôt, si bien administré par ses savants conservateurs, n'a-t-il pas un local digne de lui et ne répond-il pas à tous les besoins? Sa salle est vaste et bien éclairée; ses aménagements sont parfaits. Chaque année, il complète ses collections et les tient au niveau des sciences et des arts. Je concède tout cela, mais le local qu'occupe cette bibliothèque devrait-il lui appar- tenir, alors que nos belles collections des antiques étouffent à côté dans leurs étroites galeries et ne peuvent môme pas exhiber tous leurs trésors au public studieux ? Ce local est-il, du reste, assez vaste lui-même pour tous ses livres? car une bibliothèque ne demeure jamais stationnaire. Elle s'accroît journellement, sans cesse, toujours ; elle a besoin journellement de nouveaux espaces, de nouveaux rayons et de tables de plus en plus longues pour suffire à ses lecteurs dont le nombre s'accroît sans relâche. Enfin nos bibliothèques populaires répondent-elles à leur destination ? ou n'est-ce pas une création demeurée à l'état de germe et qui doit recevoir un prochain et prompt développement? Ces diverses considérations m'ont donc engagé à signa- ler à l'autorité compétente les imperfections de nos di- verses bibliothèques, à lui exposer, en même temps, les améliorations qu'elles réclament si impérieusement, et le perfectionnement qu'on pourra leur donner le jour où la ville aura restauré ses finances et repris ses allures habi- tuelles. u Qu'on ne croie pas non plus que c'est à la hâte que j'ai formulé ces doléances. Je n'ai pu les écrire qu'après un mûr examen de la situation, qu'après de nombreuses conférences avec mes collègues de la Commission con-