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                  LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON                 169
 faut attendre que Dieu nous donne de meilleurs jours,
après tant de jours de noirs orages, pour rendre aux
sciences et aux arts leur éclat terni par les révolutions.
   Je comprendrais cette réponse si on demandait la créa-
tion d'un nouveau palais, la commande de statues de
marbre ou de bronze pour orner quelque monument, ou la
 création d'un square aux vertes pelouses, aux eaux jaillis-
santes qui parent si bien une ville. Mais ma prière n'a pas
été si loin... J'ai demandé seulement que la Commission
municipale fît pour nos archives ce que chacun de ses
membres fait individuellement pour ses propres affaires.
Chacun n'a-t-il pas une caisse solide à l'abri du feu et de
l'eau, dans laquelle il serre et conserve ses titres de fa-
mille et de propriété et ses valeurs personnelles afin de
les transmettre un jour à ses enfants ?• Que la Commission
veuille donc bien songer, avant tout, à préserver, de
même, les titres de la fortune de l'universalité de la fa-
mille lyonnaise qu'elle représente et dont elle gère les
intérêts. Qu'elle ne croie pas, non plus, que les archives
d'une ville ne sont, comme on se plait à le dire, qu'un
amas poudreux de parchemins oubliés par les vers et de
grimoires illisibles dont se plaisent à se repaître certaines
gens qu'on traite dédaigneusement d'archéologues ; qu'on
regarde même avec une certaine pitié comme de pauvres
monomanes dont le cerveau quelque peu malade réclame
les soins de la Faculté.
   Non, les archives ne sont pas des greniers de vieilleries ;
si on daignait les visiter, de même qu'il serait si urgent
de voir de ses propres yeux tant de choses qui appar-
tiennent à la ville et qui ont coûté si cher, on saurait qu'à
côté des titres historiques, seuls monuments véridiques
de l'histoire de la cité, se trouvent ausssi ses titres de pro-
priété qui constituent sa fortune immobilière, le patri-