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LETTRES ARCHÉOLOGIQUES STHi LE FOREZ. 131 de son prieuré pour le faire asseoir sur le siège archiépis- copal de Bordeaux, et voulant donner une marque écla- tante de son affection au cloitre où il avait passé sa jeu- nesse, il fit jeter, en 1343, les fondements de l'église qu'on admire encore à la Chaise-Dieu, et il y choisit sa sépul- ture. De son côté, Aldebrand voulut que son corps reposa dans l'église de l'abbaye de Saint-AIlyre, à Clermont, où il avait prononcé ses vœux, et sur son tombeau de mar- bre blanc, on lisait encore, à l'époque de la Révolution, tracée en lettres d'or et en vers latins la légende de sa fortune. Ce fut surtout pendant la guerre de Cent ans, alors que les grandes Compagnies sillonnant la France en tous sens, la pillaient et la rançonnaient à merci, et plus tard, au moment des guerres de religion, que les institu- tions monastiques eurent à souffrir, aussi bien au dedans qu'au dehors, des violentes perturbations qui ébranlaient la société. Au dehors, leurs terres furent ravagées, au de- dans, l'esprit cénobitiquese ressentit des secousses exté- rieures, et de graves symptômes de décadence ne tardè- rent pas à se manifester dans les cloîtres. Le relâchement de la règle fut, en effet, une des conséquences fatales des perpétuelles agitations de ces malheureuses époques. Le désordre et le trouble avaient pénétré jusque dans la cellule du moine; et les temps n'étaient déjà plus où pieux et fidèles, n'ayant qu'à offrir au Seigneur leurs prières, aux malheureux leurs aumômes, aux voyageurs l'hospi- talité, les cénobites pouvaient sans crainte se livrer aux extases et à la contemplation. Désormais, toujours sur le pied de guerre, prêts à l'attaque comme à la défense, habitués, pour la plupart, au maniement des armes, les religieux avaient peu à peu oublié qu'ils étaient exclus!-