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122                    ÉPITItES D'ANGE POLITIEN.
ralité des Médicis, qui dès 1455, avaient banque de com-
merce dans cette ville, aux iieux où, deux siècles plus tard,
M. de Coligny établit le séminaire de Saint-Joseph, devenu
de nos jours l'hôtel du Nord-(l). En 1479, le Chapitre de
l'Eglise de Lyon avait eu recours à cet établissement finan-
cier (2), le premier qu'on signale dans notre ville,et qui fut
l'origine de la banque de Lyon, dont Bodin (3), par erreur,
rapporte la création à l'année 1343. Mais Laurent de Mé-
dicis en avait cessé l'exploitation en 1490, à l'époque des
embarras financiers, qu'avait fait naître la nécessité de
pourvoir aux dépenses des guerres, où les Florentins s'é-
taient trouvés engagés. Ce ne fut pas sans se répandre en
plaintes amères sur la négligence et l'imprudence de ses
facteurs et de ses correspondants, qui l'avaient réduit à la
nécessité d'accepter la faveur d'un 'décret, ordonnant que
ses dettes seraient payées par le trésor public : « D'autre
p a r t , dit Commines , pratiquoit ledit Pierre par la main
d'un sien serviteur appelé Laurens Spinely, qui gouver-
noit sa banque à Lion, homme de bien en son estât, et
assez nourry en France. » Ce fut d'abord dans la maison
du couvent des Grands Capucins, élevée par les Florentins
au xive siècle (4), et plus tard dans la rue de l'Angile, qu'il

   (1) Rue Lafond et rue du Garet, derrière le Grand-Théâtre.
   (2) Cochard place, mal à propos, le prêt de 300 éeus d'or qu'il fit au
Chapitre , à la dale de 1493. Mais est-il bien constant que Laurent de
Médicis, qui ne vivait plus en 1493 ," puisqu'il est mort en 1492 , ait fait
un prêt au Chapitre. D'après les manuscrits de l'abbé Sudan, à la date de
1479, le Chapitre de l'Eglise de Lyon avait pris sur la banque des Médicis
une lettre de change de cent écus pour l'envoyer à Paris. Ce n'est pas là
un emprunt.
   (3) Bodin, hv. vi, th. H de sa République. Ce publiciste blâme cet éta-
blissement, et attribue en partie les engagements énormes contractés par
François 1 er , à la facilité que ce prince avait eue d'y trouver des fonds.
   (4) A. Guillon, Lyon tel qu'il êloit, pag. 98. Cette maison, située à la
montée des Carmes Déchaux, est démolie en partie, pour les travaux du
chemin de fer de Montbrison,