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EPITRES D'ANGE POLITIEN. 117 tiné à l'Eglise ; il faut lire, dans la correspondance de Laurent-Ie-Magnifique, les instructions qu'il donnait sur ce point à son fils aîné (1), pour comprendre l'influence que cette entrevue dut avoir sur la grandeur future de sa mai- son : « Après m'avoir recommandé à Sa Sainteté, écrivait- il, vous lui ferez entendre que l'affection que vous portez à votre frère vous engage à parler en sa faveur; vous pour- rez alors ajouter que je le destine à l'état ecclésiastique, et que l'éducation qu'il a reçue, son instruction et ses moeurs le mettront certainement dans le cas de ne point faire dés- honneur à sa profession : qu'à cet égard, tout mon espoir se fonde sur Sa Sainteté, qui nous ayant donné déjà des preuves de sa bienveillance et de ses bontés, daignera ajouter à nos obligations, en l'élevant à quelque dignité qu'elle croira convenable de lui accorder. Enfin vous tâ- cherez, par ces discours , de servir, autant qu'il sera en votre pouvoir, les intérêts de votre frère. » Le talent avec lequel Pierre s'acquitta de cette ambas- sade dans un âge aussi tendre , amena un résultat non moins remarquable que sa précocité ; Jean de Médicis, âgé seulement de treize ans, fut élevé „ en 1489, au rang des princes de l'Eglise (2). Sa Sainteté ordonna cependant que le jeune enfant s'abstînt, pendant trois ans,de porter les marques de sa dignité, lui recommandant de s'appli- quer avec ardeur pendant ce temps à suivre ses études. Ces trois années écoulées, le jeune cardinal fut admis à (1) Instruzioni datera Piero di Lorenzo de Medici , nella gita di Roma a di 26 di novembre 1484. (2) On voit, toutefois, par une des lettres manuscrites de Laurent, que j'ai lue à Florence, dans le Palazzo Vecchio (Filz ux, n° 14.) que ce prince ne perdait point de vue la demande présentée par son fils aîné à Sa Sainteté. Elle est datée du 16 juin 1488 : il renvoie au pape la liste d'une promotion de cardinaux soumise à son agrément , en l'informant qu'il a marqué d'un trait de plumu ceux dont il approuve la nomination, et l'in- vitant à mettre à exécution ses desseins à leur égard. 11 termine sa lettre en rappelant au pape che se pub eonsolare ancor lui, se ne ricordi.