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CHRONIQUE LOCALE — A combien ? — À trente-huit. — A l'ombre ? — A l'ombre. — Et au soleil ? — La température qui fait rougir les écrevisses, — Cela tient à la comète ? — Probablement. — Et nous aurons du vin de 1811 ? — Espérons-le. Le fait est que, en s'essuyant le front, les vieillards cherchent à se rappeler une chaleur pareille et qu'ils remontent jusqu'au commen- cement du siècle pour y parvenir. Madras et Bombay n'ont rien à nous envier, et encore ces pays-là ont-ils une chaleur courante de 32 degrés avec une population noire; tandis que nous, avec 38 ou 40, nous nous obstinons à rester blonds et roses comme les jeunes filles de Copenhague. C'esl un résultat dont il faut nous tenir compte. On voit cependant quelques messieurs arborer le parasol, a l'instar des Turcs et des Indiens. Ce n'est pas beau, c'est efféminé, mais ce n'est guère commode; raison de plus pour qu'on s'en serve. Et on s'en sert. — De la chaleur aux Birmans il n'y a qu'un pas. Nous le faisons. Jeudi 9 juillet, par une température digne des bords du Gange, une ambassade birmane a fait son entrée dans nos murs. Comme l'hôtel Collet n'a pas le privilège des souverains et des célébrités, les nobles étrangers se sont installés à l'hôtel de Lyon. Le vendredi et le samedi, on leur a montré la ville dans sa splen- deur : l'Hôtel-de-Ville, le Palais-des-Arts, le Pa!ais-du-Commerce, la Condition-des-Soies, les hôpitaux, les forts, nos horizons, les ateliers de teinture de MM. Marnas, Guinon et Bonnet et nos plus célèbres ateliers de soieries ; l'Hôtel-de-Ville leur a donné une fête et le di- manche matin ils sont partis. Leur séjour a eu le mérite d'apprendre à 350,000 Lyonnais ce que c'est que la Birmanie. C'est toujours cela. — Voici les récompenses obtenues par nos exposants de Vienne : Par décret en date du 7 courant, est nommé, au grade d'officier de la Légion d'honneur, M. Emile Sehulz, fabricant de soieries ; sont nommés, au grade de chevaliers, MM. Palluat du Besset, fabricant de soieries; Jules Gautier, fabricant de velours; Gillet père, fabricant de soieries, tous Lyonnais, et M. Dubu, à Tarare. — Les fêtes du Centenaire de Saint-Bonaventure se succèdent au