Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                       LE PALAIS SAINT-PIERRE.                            7

plus ce que c'est qu'une commande officielle, auront un
vaste champ pour l'élan de leur génie, —les peintres

peintres et aux sculpteurs la part qu'ils ont eu sous le règne de
Napoléon III.
    En France, on a le grand tort de considérer leurs œuvres comme
de luxe; Lyon partage grandement cette erreur, et il est arrivé que
de 1789 à 1852, c'est à peine si ses peintres et ses statuaires ont eu
quelques commandes ; aussi, lorsque le moment de faire de la pein-
ture monumentale fut venu, nos artistes ne savaient plus faire que
des œuvres de chevalet. Il importe donc de maintenir l'art en pro-
vince ; — mais les artistes de province n'y trouvent ni travail, ni
encouragements ; on s'en préoccupe trop peu. L'autorité supérieure
et le Conseil municipal songent-ils seulement, en alignant les chiffres
du budget de la ville, à inscrire une allocation pour un travail monu-
mental, le seul qui appartienne à l'art vrai ? — On discute, il est
vrai, des subventions pour l'école des Beaux-Arts ; on veut bien pen-
ser à faire des élèves, mais a-t-on le souci de maintenir le niveau de
l'art et comment ce niveau pourrait-il se maintenir, si on ne fournit
pas aux élèves les plus distingués, qui sortent de notre école, la
possibilité de se consacrer au véritable art, à l'art monumental ?
Dés lors, n'y a-t-il pas là une lacune dans l'administration de la ville ?
Et ne devrait-on pas créer près d'elle une Commission spéciale et
permanente, laquelle, chaque année, indiquerait au préfet, les ouvra-
ges d'art que la ville pourrait faire exécuter et les artistes qui seraient
jugés dignes de leur exécution. La création de ce Conservatoire des
Beaux-Arts me semble indispensable et sans lui l'art ne peut que
languir et dépérir même. Cette Commission des Beaux-Arts aurait
aussi dans ses attributions la surveillance supérieure du Palais-des-
Arts.
    Il existe, il est vrai, à Lyon, une Société de Amis des Arts, fondée,
 en 1836, et qui a rendu, j'aime à le reconnaître, de véritables ser-
 vices ; mais elle s'est donné une mission, toute spéciale, en cherchant
 à ouvrir aux artistes un débouché annuel pour la vente de leurs œu-
vres ; toutefois elle me permettra de lui demander si, en facilitant
ainsi la vente des tableaux, elle ne conduit pas plutôt nos artistes
 à travailler davantage dans un but commercial, qu'à s'élever dans les
 régions de l'art. Laissons lui donc cette spécialité d'encouragement,