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                     LES FEliILLANS DE LYON.                         475

(300 livres), à celles de l'Annonciade (450 livres), de l'Anti-
quaille (460 livres), cesseraient de leur être payées.



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    J'ai parlé plus haut de l'introduction de l'industrie du moirage
importée en 1753 par un Anglais, Jean Badger, qui avait cédé
aux instances du duc de Hirepois, ambassadeur de France à
Londres (1). Badger fut reçu à Paris par 31. de Trudaine, inten-
dant du commerce, qui exigea du nouvel arrivant Ja formation
d'un élève. Celui-ci accepta, sous la condition que son apprenti
ne se séparât jamais de lui, et il se rendit à Lyon afin de s'y éta-
blir. Il fut reçu par M. Flachat, prévôt des marchands, qui lui
donna pour élève son valet de chambre, Philipe Seguin, auquel
Badger apprit son secret et accorda un tiers dans les bénéfices de
l'entreprise. Cependant, prévoyant certaines éventualités, il de-
manda à l'intendant général des finances et conseiller d'Etat,
Pormesson, que dans le cas où Seguin se retirerait des affaires
il ne fût plus permis qu'à lui, Badger, d'exercer son industrie
 dans la ville de Lyon. Le duc de Mirepoix avait promis au susdit
la somme de 400 louis et la propriété de la maison où serait éta-
bli l'atelier de moirage ; mais, à son arrivée en France, ja grati-
 fication se réduisit à 200 louis. Ce fut probablement pour r e m -
 plir toutes les promesses faites à Badger que M. de Trudaine,
 dans une lettre du 23 août 4784, annonce que le receveur des
 droits sur les étoffes étrangères payera au susdit la somme de
 i0,000 livres.
   M. Flachat, pour la nouvelle industrie, loua des PP. Feuillants
 un emplacement au centre de leur cloître, au prix de 4 5,000 li-


   (1) J'ai puisé des détails sur Jean Badger, dans un Recueil de 80 pièces
 manuscrites, de 1753 à 1190, déposées aux archives départementales, et
 que M. Gauthier a bien voulu mettre à ma disposition.