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                       LES FEUfLLANS DE LYON.                          473

à part celles placées aux deux extrémités de la rue. Les reli-
gieux, en aliénant une partie de leur jardin, s'étaient réservé
une entrée au n° 8. On trouve effectivement, sur ce point, une
allée qui n'a aucune communication avec les étages supérieurs
et qui conduit dans le transept du bout de la rue de Thou et dans
la direction du grand escalier.
   Cette spéculation des Feuillans nous apprend qu'à cette épo-
que le projet de la créalion d'un quartier sur les terrains de
Saint-Clair existait déjà. En effet, dès l'année 1737, l'ingénieur
du roi, inspecteur des ponts-et-eliaussées, approuva l'alignement
proposé par l'ingénieur des fortifications de Lyon, Claude Ber-
taud, pour la construction « d'un quai le long du fleuve du
« Rhône, du côté de la ville, depuis le pont dit du Rhône^ ap-
 « pelé de la Guillotière, jusqu'à l'angle saillant de l'épaulement
« du bastion de Saint-Clair (4). »
   En 1740, un arrêté porte que « le nouveau quai, construit sur
« le Rhône, sera dénommé quai de Retz (deuxième nom du duc
« Louis-François-Anne de Villeroy, appelé aussi le duc de Retz) •
« et à l'égard des quatre ports, le premier du côté de la porte
« du Rhône — près du pont de la Guillotière — sera appelé
« quai de l'Hôpital ; celui d'ensuite, port des Cordeliers ; le
« troisième , port des Jésuites, et le quatrième , port Saint-
« Clair (2). »


   (1) Si l'on veut se rendre compte de l'ancien clat des lieux, il faut
consulter les plans de Lyon antérieurs à la construction du quai Saint-
Clair.
   (2) Plusieurs de ces ports existaient, il y a peu d'années, avant la re-
construction des quais du Rhône sur un plan d'une uniformité désespé-
rante. On a dit que l'ennui naquit un jour de l'uniformité ; mais pour le
bourgeois, l'ennuyeux c'est le beau, et par conséquent il est très-satisfait.
   Le premier de ces ports était à la hauteur de la rue Childebcrt, autre-
fois rue de l'Altache-dcs-BÅ“ufs. On lui donnait aussi le nom de port de
Ripeta, parce que son architecte, Ferdinand Delamonce, l'avait construit
sur le modèle de celui de ce nom à Rome. Le second se trouvait en face
du couvent des Cordeliers; le troisième avait pris son nom des Jésuites
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