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BEAUX-ARTS. 449 nouveau et éternellement jeune ! Il n'y a pour lui ni for- mules démodées, ni instruments trop imparfaits ; tout lui est bon, un clavecin comme un orgue de 32 pieds, la coupe surannée d'une gavotte ou d'un menuet aussi bien que la fantaisie réjouissante de la valse de Schubert, la sonate classique comme la sonate échevelée. Quelques artistes de Lyon, dont le talent égale la bonne volonté, dont le goût musical a pour se manifester l'habileté et l'expérience, ont déjà fait connaître à Lyon les trios et les quatuors de M. Rubinstein et formé, en quelque sorte, un auditoire spécial pour la musique sérieuse. Avec d'aussi précieux éléments, on aurait dû réclamer de M. Rubinstein une autre séance consacrée à ses ouvrages, exécutés par lui, sous sa direction, dans leurs vrais mouvements, dans leur style propre, où c'eût été une révélation des beautés qui ne nous apparaissent qu'à demi, qui se dégagent avec peine d'une interpréta- tion douteuse. Il faut à toute œuvre d'art, une clé, une tradition, un enseignement. MOREL DE VOLEINE.