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430 LE PAGE BU BARON DES ADRETS. d'une servante, et je me suis mise de mon mieux pour me présenter. — Eh bien ! vous ne pouviez mieux rencontrer, reprit l'enfant; je lui porte des épreuves. Suivez-moi. La domestique et l'enfant suivirent un étroit sentier qui longeait le jardin. Devant une petite porte, ils entrè- rent. • Où vas-tu, maraud? cria une voix rude, et où — mènes-tu cette ribaude qui te suit ? En même temps, Marianne vit un gros petit homme , en tablier de cuir, la tête grosse, la figure rougeaude, et un fort bâton à la main. — Tout beau, messire Perrin ; vous n'êtes guère poli, ce matin, reprit l'enfant. J'amène à votre dame une servante jolie et avenante comme vous n'en avez pas eu depuis longtemps, et messire Jean ne sera pas content si vous m'empêchez de porter les épreuves qu'il attend. — Le diable te brûle, dit le maître çordier en laissant aller sa mauvaise humeur. Toujours des vers, des contes, des manuscrits, des épreuves, et à la fin des fins des factures à payer à ton patron. Tu dois savoir le chemin de la rue Raisin ici, mauvais drôle ? — Je ne me plains pas, dit l'enfant. — Je t'ai défendu de passer par le jardin, reprit le cordier. Tu peux bien remettre tes paquets au bureau, à mes commis ; me comprends-tu? — Vous n'auriez pas vu votre nouvelle servante, dit l'apprenti en le raillant; et ce n'est rien de la voir, faut l'entendre pa