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    LE PAGE DD BARON DES ADRETS
                                SUITE (1).




      Au moment où les deux cavaliers s'éloignaient de
   cette scène épouvantable qu'ils avaient froidement regar-
   dée et, traversant la place du Change, autrefois de la Dra-
   perie, ralentissaient le pas de leurs chevaux pour ne pas
   écraser le populaire qui se pressait comme une fourmi-
   lière agitée à l'entrée de la rue Saint-Jean, un groupe
   de trois femmes s'arrêta tout à coup et, se baissant avec
I inquiétude, cherchant à se perdre au milieu des bour-
   geois et du peuple, entra brusquement dans la boutique
  d'un drapier dont les employés ahuris rentraient les
   pièces exposées sur la devanture.
      Une de ces femmes, très-jeune encore, paraissait ap-
   partenir à la haute bourgeoisie. Son costume simple
   mais d'un effet pittoresque et piquant, révélait un goût
   éclairé et sûr. Elle portait deux robes coupées avec élé-
   gance et à la mode du jour. Celle de dessus était brune,
   ornée de passements noirs ; les bouffettes, aussi brunes,
   mais avec des dessins noirs, donnaient naissance à des
   manches d'un vert-clair terminées par des manchettes.
   La robe de dessous et le tour de gorge étaient d'un rose
  vif; la collerette et la fraise, qui remontait jusqu'aux
  joues, faisaient ressortir l'éclat merveilleux d'une peau

    (1) Voir les précédentes livraisons.