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406                       LYONNOISIANA.

contente de fixer sa date au XIIIe siècle. Or en ces temps-
la on voyageait 'a cheval, on chevauchait. Voyons commmeut
différents traducteurs célèbres ont préféré altérer le passage
que d'employer un mot qui n'était plus de mode : tradul-
tore, traditore.
   Le P. Gonnelieu : « C'est une douce et agréable voiture
que la grâce de Dieu. » Une voiture du XIIIe siècle!
   L'abbé Dassance : « On marche agréablement lorsqu'on est
porté par la grâce de Dieu. » Si on est porté on ne marche pas.
   L'abbé deLamennais :« Il avance aisément et avec joie,(que
de mots pour en rendre un seul),celui que la grâce soulève.
   Le père Lallemand : « On chemine agréablement quand on
est soutenu par la grâce. »
   Michel de Mariliac : « Celuy la chemine bien doucemenS que
la grâce de Dieu porte. » Ces deux derniers sont les moins
mauvais ; mais du temps de Mariliac on chevauchait encore,
pourquoi ne l'a-t-il pas dit?

    Lyon, pendant les années 1819, 1820, 1821, et 1822,
fut occupé de vives controverses sur un cas de conscience
 dont !a solution ne trouble personne aujourd'hui. Il s'agissait
 d u prêt a intérêt. Plusieurs notabilités ecclésiastiques etlaïques
 turent engagées dans la lutte : MgrVillecourt, alors simple au-
 mônier de la Charité, M. Julliard, curé de Saint-François,
 dont les saillies originales sont restées dans le souvenir de
 ses contemporains, aussi bien que son zèle et ses vertus,
 M. Nolhac et M. Faivre, deux érudits de premier ordre,
M. Pages et d'autres.
   Une vieille demoiselle très-pieuse nommée Mlle de Saint-
Marcel vivait d'un petit capital placé. Un confesseur mala-
droit lui persuada que ce prêt était illicite et condamné par
l'Eglise. Elle ne pouvait pas vivre autrement. Des théologiens
plus éclairés la rassurèrent et même on en écrivit a Rome. De