Revue du Lyonnais » série 3 - n°9 ( 1870 ) » pp.361

              LE SECRET DE LÀ VIE.

                        SONNET,



C'était un ouvrier de nos faubourgs, au torse
D'athlète, aux bras nerveux, plein de vie et de force,
Qui, d'un pas grave et lent passait par le chemin,
L'air morne, et conduisant un enfant par la main.


Un cœur battait pourtant sous cette rude écorce,
Soucieux et rêveur, inquiet du lendemain,
Quand l'ouvrier pensif contemplait le bambin,
On le voyait se prendre à cette douce amorce ;


Et quand l'enfant sur lui levant ses grands yeux bleus,
A son babil mutin mêlait un frais sourire,
Sur ce front triste et sombre un rayon venait luire.


0 magique pouvoir ! 0 charme merveilleux !
Enfant naïf et pur ! L'homme puise sans cesse
Le courage de vivre au sein de ta faiblesse.
                                         i. de LIMAS.
 Saint-Fonds, 12 avril 1810.
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