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               LE PAG H DU BARON DES ADRETS.              339

 Aujourd'hui, j'ai vu les dangers que ma réputation a cou-
 rus. Le séjour des camps ne convient ni à ma position
 ni à mon âge; si vous y consentez, Monseigneur, puisque
 les catholiques n'ont plus de couvent pour me recevoir,
jo demanderai l'hospitalité dans quelque maison de la
 ville jusqu'à ce que la tranquillité du pays me permette
 de m'informerai j'ai encore des amis et un abri, si mon
 père est toujours disposée nie sacrifier à l'ambition, si
je suis toujours pour lui une étrangère, et de savoir ce
 qu'il compte faire de son enfant, car lui seul a le droit
do disposer de moi.
    — Si Marguerite a oublié ce que j'ai fait pour elle,
reprit le baron d'une vois moins affermie, Flavio ou-
bliera-t-il que, pour les secrets de ia Religion, j'ai be-
soin d'un secrétaire discret ei fidèle, et que lui seul a les
qualités qui me conviennent?
    — Flavio n'existe plus, Monseigneur ; il a péri dans
les massacres qu'on a fait de ceux de sa croyance et
de son culte, et une tille de la maison de Varennes ne
peut le remplacer.
   — Eh bien ! Marguerite de Varennes posséda de trop
dangereux secrets pour qu'on lui laisse la liberté, dit
avec emportement le baron, qui se redressa dans sa co-
lère ; on vous a respectée dans le tumulte des camps,
Marguerite; vous avez été traitée comme l'amie et ia
compagne du général devant qui tout tremblait. Aucun
regard n'a osé se lever sur vous ; aucun propos n'a osé
venir à vos oreilles ; laissez donc là ce masque de pru-
derie dont vous n'avez que faire. Vous serez maîtresse
de vous comme vous l'avez été, et vous me suivrez
connue par le passé, ou vous serez enfermée, et sur-