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                  M. GRÉGOIRE ET SES ÉCRITS.               S!99

  ment, avant les arrêts définitifs, ces auteurs dont nous
  pouvons, nous, les derniers venus, embrasser l'Å“uvre
  complète, et sur lesquels nous répétons de mémoire des
  sentences dès longtemps rédigées à notre usage.
     Avant d'arriver aux poètes eux-mêmes, M. Grégoire
  recherchait les influences générales qui avaient pu les ex-
  citer ou les modifier. Il signalait trois influences distinc-
  tes et croyait les voir dans le travail accompli par le
  siècle précédent, dans nos commotions politiques et dans
 une connaissance plus exacte de la littérature de deux
 nations voisines. Qu'on me permette quelques cita-
 tions :
     « Le dix-huitième siècle a lutté corps à corps avec les
 erreurs d'un autre âge ; il a secoué mille préjugés, ré-
 formé mille abus, préparé l'avenir de l'Europe, et si, dans
 la chaleur des combats, il a trop souvent dépassé les bor-
 nes ; s'il caressa des erreurs révoltantes ; s'il flatta des
 opinions dangereuses, une saine philosophie plus tard en
 a fait justice et nous a révélé en même temps tout ce qu'il
 y eut en lui de vraiment grand, de vraiment utile. »
    C'est au même point de vue de généreuse et d'intelli-
 gente impartialité que le jeune catholique appréciait la
 Révolution française considérée dans ses rapports avec le
mouvement littéraire. — Il parlait ensuite de ce com-
merce plus assidu qui, vers les premières années de la
Restauration, s'était établi entre la France et ses voi-
sins :
    « L'Angleterre et l'Allemagne exercèrent une grands
influence sur les destinées de la poésie actuelle. Depuis
quelques siècles, elles avaient une littérature originale,
littérature qui n'était copiée d'aucune autre, mais qui était
l'expression fidèle des mœurs et du caractère de ces peu-
ples. Jusqu'à notre époque, on n'en connaissait que des