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298                M. GREGOIRE ET SES ÉCRITS.

çois Tissot, donnait sous la même forme son Cours de lit-
térature française. M. Collombet demanda une introduc-
tion à M. Grégoire, et en lui mettant la plume à la main,
comme de vive force, il voulut le présenter au public en
des termes qui révélaient leur amitié et laissaient entre-
voir les répugnances qu'il lui avait fallu vaincre chez son
jeune et sauvage collaborateur :
   « L'introduction qui précède ces Mélodies n'est pas de
moi. »
            Le ciel m'a fait, dans sa clémence,
            Présent d'un pauvre et tendre ami,
            De tout artifice ennemi,
            Amant des arts et du silence (1).
   « C'est à ce jeune ami, M. Grégoire, à cette part de
mon âme (2), que j'ai demandé cette Introduction; j'ai
été jaloux d'associer dès aujourd'hui deux noms que le
public retrouvera peut-être plus d'une fois ensem-
ble (3). «
   M. Grégoire écrivit donc cette introduction, c'est-à-dire
formula une suite d'observations sur l'état de la poésie au
xixe siècle. — Le nouveau critique avait vingt-cinq ans ;
le siècle qu'il étudiait à cette date de 1832 n'était guère
plus âgé, l'écrivain se sentait porté par un double courant
de jeunesse et de joyeuses espérances; il y paraît à son
enthousiasme presque lyrique ; — son jugement conserve
néanmoins toute sa rectitude, la plupart de ses apprécia-
tions seraient encore ratifiées aujourd'hui, à trente-huit
ans de distance, et certes, il eut quelque mérite à com-
prendre l'un des premiers, avant leur entier développe-
  nt) Ducis.
  (2) Une femme, une enfant, ces deux parts de mon âme. (Lamartine.)
  C) We'lodies poétiques de la jeunesse, Bohaire, Paris- — Lyon, Sau-
vigiiel, Grande-Rue Mercière. 55,