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288 LES BEAUX-ARTS A LYON. sur les arts dans la province doit être signalé ici : la cen- tralisation administrative préparée sous Louis XIII et réa- lisée sous le règne de Louis XIV s'étend aux arts, et dès le dix-septième siècle il y a une centralisation artistique entre les mains du surintendant des beaux-arts siégeant à Paris. En outre, la création de l'Académie royale de peinture et de sculpture a rendu plus considérable et mis plus en évidence la valeur de certains artistes qui désor- mais formeront comme une aristocratie prépondérante; et on n'entreprendrait aucune œuvre sérieuse en province sans consulter les artistes de la capitale. Aussi l'attraction de Paris pour les artistes de talent devient-elle invincible, et c'est à Paris qu'il faut chercher Coysevox et les Coustou, les Stella et les Audran. Il faut donc chercher dans l'histoire générale des beaux- arts les nombreux artistes qui sont lyonnais, soit par leur origine et leurs premières études, soit par les travaux qu'ils ont exécutés à Lyon, et les appeler en témoignage de la vie artistique si remarquable à Lyon durant le dix-sep- tième siècle. Le feu sacré est entretenu par les artistes de toutes na- tions qui allant à Rome ou revenant d'Italie s'arrêtent au passage : jamais Lyon n'a tiré plus beau profit de sa posi- tion géographique. D'autre part des événements ana- logues à ceux qui au 4 3e et au \ 6e siècle avaient favorisé les arts se reproduisent : une réaction religieuse, se mani- festant par la construction d'églises et de cloîtres nom- breux et fournissant un aliment aux arts appelés à déco- rer ces édifices ; un mouvement littéraire, élevant le ni- ' veau des intelligences et réveillant l'instinct et l'amour des grandes et belles choses ; la municipalité trouvant et saisissant avec empressement les occasions d'aider au dé- veloppement des différents arts. Les archives de Lyon