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280 LES BEACX-ARTS A LYON. ble pour ramener la sculpture au vrai lorsque les sculp- teurs avaient autre chose à faire que de la décoration. La peinture en effet eut au '17e siècle une prédominance remarquable : on le constate à Lyon comme dans toute la France. Cet art qui était demeuré au second plan du- rant le seizième siècle devient l'art le plus en vogue : c'est lui qui donne le ton; c'est lui qui s'impose aux autres arts sous le règne de Henri IV, Louis XIII et Louis XIV. Jetons un regard sur l'état de la peinture au 17e siècle dans cette Italie que les peintres français ont l'obligation d'aller visiter s'ils veulent avoir aux yeux de leurs contem- porains un brevet de capacité. Les leçons des maîtres du seizième siècle étaient oubliées ; les limites de l'art étaient devenues incertaines, et la mode consacrait tour à tour les innovations les plus contradictoires. On se passionnait pour le style de convention académique et la peinture théâtrale du Josépin qui se posait comme le champion de l'idéalisme, ou pour le style heurté et trivial du Caravage, le créateur du naturalisme, ou bien encore pour la manière suave et noble du Guide, lequel se fit systématiquement lu- mineux par opposition au Caravage systématiquement obscur (