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              Lfc PAGE ïiV BARON DES ADRETS.             257

vert -, des énergumènes, das forcenés s'étaient acharnés à
briser les cloches, d'autres jouaient aux boules avec les
lêtesdes statues des saints; tout-à-coup un cri terrible
s'éleva dans les airs.
   Le feu mis par des œains coupables, s'élevait en tour-
billons rouges et noirs à travers les habitations des cha-
noines, et l'incendie qui menaçait de tout envahir, obli-
geait la foule à battre en retraite; les spoliateurs, char-
gés de butin, ;-e voyaient forcés à fuir pour mettre en
sûreté leurs trésors.
   Devant ie fléau qui surgissait terrible, les démoliseurs
se retirèrent et, de tous les points de îa ville, Ses curieux
effarés se mirent à contempler les flammes qui gagnaient
pas à pas les bâtiments et 40e les vieilles boiseries de
chêne alimentaient avec foreur.
   Les protestants jouissaient avec passion de l'anéan-
tissement de la célèbre demeure ; les catholiques cons-
ternés suivaient les progrès de la flamme et gémissaient
des souvenirs qui disparaissaient.
   Là était la cellule de saint Galmier, là saint Louis par-
tant pour la Palestine, avait logé, là Innocent IV s'était
réfugié m fuyant la colère de Frédéric, el y avait ha-
bité pendant tout le temps du concile œcuménique tenu
à Saint-Jean ; là Clément V avait élé couronné. Là
Philippe-le Bel, le roi d'Aragon, le duc de Bretagne,
avaient fait séjour ; là François Ier avait conféré la ré-
gence à sa mère et de là les deux reines, la mère et la
 femme du roi chevalier, avaient pendant tout le temps
 des guerres d'Italie gouverné la France. Aujourd'hui tout
 brûle, tout s'anéantit.
   Peut-être que la vue de ee crime digne des Vandales
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