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246                        BIBLIOGRAPHIE.

les yeux, quelques livres à côté de lui. .. 11 porte pour seule dé-
coration une chaîne en sautoir d'acier reluisant.. . Enfin, c'est
lui qui vous introduit, à haute voix , dans le cabinet du haut
fonctionnaire représentant à Lyon le Gouvernement... Tout à la
fois, huissier de M. le Préfet, gardien discret de ses apparte-
ments. .. le traducteur d'Horace est l'honnête, l'obligeant M. F.
Guinand.
    Voilà le traducteur enfin connu. Respirons un peu, comme la
 mouche du coche... Ici je me garderai bien de reprendre la
partie critique de mon travail que le Courrier de Lyon a bien
voulu retenir et publier ; j'y renvoie donc les lecteurs de la
Revue, ainsi qu'à l'œuvre elle-même plus encore. (Voir numéros
 du Courrier des, 8 et 11 février.) Les sources auxquelles puise le
poète de Tivoli sont abondantes, savoureuses, variées ; M. Gui-
nand, en les distillant en français, leur a conservé toute leur
 limpidité ; ils se délecteront à celles de leur goût. S'ils préfèrent
 Féloge du vin, Horace l'aimait aussi ; comme lui ils choisiront
 entre le Falerne, le Massique et le Cécube qu'il a si bien chantés.
    Je me borne seulement à redire que la traduction a été dé-
 clarée parfaite par les maîtres compétents, en soutanes comme
 en habits de ville. M. Guinand, par sa fidélité à reproduire,
 autant que cela se peut daas un mot à mot, la pensée, la tournure
 et la physionomie du poète original, a donné le plus grand dé-
 menti au fameux proverbe italien : Traduttore , traditore.
    Pour moi, j'aurai été heureux en parlant favorablement, et
 c'était justice, de l'œuvre de M. F. Guinand, d'avoir trouvé l'oc-
 casion même un peu tirée par les cheveux du devant de la
 tète. . . (fronte capillala, a dit Ovide), de citer quelques noms
 contemporains, trois Guinand, MM. Félix Olivier, Hipp. Desprez,
 Fulchiron, Onofrio, etc. Quelques-uns déjà ne sont plus, mais
 leur mémoire, ainsi que celle des survivants, doit être soigneu-
 sement conservée par les chroniqueurs, pour l'histoire lyon-
naise et anecdotique du XIXe siècle, qui est encore à faire.
  Je termine en vous offrant, Monsieur et cher Directeur, avec
tous mes remercîments, l'assurance de mon sincère attache-
ment.                                   A. HODIED.