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242 lïFBLTOGKAl'HfE. l'ancienne église paroissiale , collégiale et abbatiale d'Ainai, au vosable des bienheureux saint Michel et saint Martin de Tours réunis. — Mais ce Guinand était mort depuis plusieurs années. J'ai, d'ailleurs, quelque raison de penser qu'il n'était ni un la- tiniste, ni un galliciste, même de deuxième force. Je hasarde ce mot souligné. Pauvre langue française ! on dit bien hellénisme, latinisme, gallicisme, helléniste, latiniste Pourquoi ne dirait-on pas galliciste ? Loin de songer à traduire Horace, Guinand (de Perrache), observait et pratiquait à la lettre le précepte de Boileau : Soyez plutôt maçon si c'est votre talent. Et cependant son nom, à un autre titre qu'il me reste à justifier, et pour un fait qui appar- tient à nos chroniques locales, mérite de ne pas être oublié. Dans une lutte lyonnaise restée fameuse pour les contempo- rains, dont l'intérêt était autrement grand que celui du Lutrin de la Sainte-Chapelle, ou de la Secc'aia-Rapita, près des rives du Réno, lutte qui dura trois ans, 1830-31-32, les quartiers d'Ainai et de Saint-Jean combattirent à armes vives , mais non pas à l'arme blanche et encore moins à l'arme à feu, pour le lieu et la reconstruction du nouveau Palais-de-Justice, alors en projet. Ainai proposait un emplacement merveilleux, le centre de la place Napoléon actuelle. Le nouveau Palais, affranchi du voisi- nage de toutes ses misérables bicoques, y eût trôné, c'est le mot, avec autaat de majesté que l'église de la Madeleine ou la Bourse de Paris. Saint-Jean, Saint-Paul, Saint-Georges même, c'est-à -dire ce que, dans notre vieux langage lyonnais, nous appelions Vautre côté de l'Eau, alors qu'il n'y avait pas les Brotteaux, se levèrent en masse contre ce déplacement. Leur bannière fut tenue éner- giquement à Lyon par un enfant du quartier, devenu plus tard une de ses illustrations, M. Hippolyte Desprez, alors simple mais brillant avocat ; à Paris, par un né lyonnais, devenu parisien , dont le zèle infatigable pour notre ville était, il y a vingt- cinq ans, proverbial, Jean-Claude Fulchiron, député alors de l'ouest, puis pair de France, etc., etc. L'éloge de cet homme de bien a été prononcé assez récemment au sein de notre Académie,