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                     LES BEAUX-ARTS A LYON.                       491

 de sa grande beauté. Ses filles non plus n'avaient pas servi
 de modèles à Corneille : il avait successivement repro-
 duit les portraits originaux à mesure qu'il se les était pro-
 curés. » Ces portraits faisaient sans doute partie d'une
 grande collection de portraits de personnages de la cour :
 c'était en effet au seizième siècle une véritable passion
 que celle des portraits, et les peintres portraitistes en fai-
 saient une sorte de musée afin d'attirer les visiteurs et
 d'avoir des commandes (1). « Clarté argentine de l'effet,
fraîcheur brillante de coloris, tons roux servant de base
 et de fond aux cheveux, à la barbe et même aux ombres ;
les prunelles bleuâtres cintrées d'un linéament plus foncé,
un peu vitreuses, donnant au regard quelque chose
d'étonné et de fixe ; la couleur apposée très-liquide ne lais-
sant aucune épaisseur et se fondant de manière à faire
disparaître presque entièrement la touche du pinceau, à
effacer le modèle et donner un peu de platitude à la face ;
le tout se détachant vivement et gaiment sur un fond vert
d'eau. » Tels sont les caractères d'une série de portraits
charmants et très-nombreux que possèdent le Louvre, Ver-
sailles et des galeries d'amateurs, et que M. de Laborde (2),
attribue à Corneille de Lyon.

   (1) Ibidem p. 144. Note. « Le pinceau était sans doute trop lent
pour satisfaire aux demandes, ajoute M. de Laborde ; il prit la pointe
et se mit à graver hâtivement ces mêmes portraits qui eurent à la fois
la popularité de |la vogue et la bonne fortune de servir de types à
toutes les collections du même genre qui furent publiées depuis lui.
H marque ses estampes de deux C placés l'un au dessus de l'autre. »
   {2) Voir Renaissance des arts, I, 144, Note. Un tableau de la collec-
tion de M. Andrè% Fontaine, dans le Norfolkshire, cité p. 635, offre
le monogramme de Corneille, un G, un 0 et un R enlacés. Un por-
trait dans la ccflection de lord Spencer à Althorp, médaillon attribué
à Holbein, est^onsidéré par M. de Laborde comme un Corneille de
Lyon, p. 636 ; et de même pour un portrait de la jeune femme dans
cette même collection qui serait catalogué comme un Janet, p. 637.