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                    L'ÉGLISE DE SAINT-VICTOR.                    438

géminée sur colonne; le troisième une fenêtre large. Toutes ces
ouvertures sont en plein cintre.
     Les colonnes du second étage (il n'en reste plus que trois),
sont remarquables par leurs décorations et leurs moulures.
La plinthe se compose de deux bandeaux, dont l'un taluté ,
et de trois tores séparés par deux gorges. Le fût, formé de
deux pierres posées en délit, est proportionnellement court.
L'astragale est un large tore. Le chapiteau se décompose en deux
parties de même hauteur, une portion de sphère et un cube. La
sphère est décorée de triangles en relief et de tores disposés en
festons. Le cube est orné de gravures la plupart à arêtes vives,
les unes légèrement tracées à la pointe, les autres profondément
creusées. Les dessins, d'une composition barbare, dérivent du
cercle et du triangle. Plusieurs sont en courbe irrégulière. Des
zigzags semblent reproduire une image spicatum opus. Des to-
res perpendiculaires s'arrondissent sur les angles. Le tailloir offre
un bandeau chanfreiné, séparé par un anglet d'un autre bandeau
simple. L'ensemble du chapiteau donne en hauteur plus des trois-
quarts du fût de la colonne.
   Un procédé naïf s'applique aux bandeaux biseautés de la base
et du tailloir. On a gravé sur leurs profils, comme une sorte de
congé, des courbes en quart de rond.
  Les bandeaux qui surplombent les piédroits des arcades offrent
les mêmes procédés et les mêmes moulures. L'un porte un tore
en saillie sur le bandeau chanfreiné.
   Toutes les pierres régulièrement appareillées des arcades sont
en calcaire jaune du Beaujolais.
   Je regrette de n'avoir point pu consulter par moi-même ies
quelques documents historiques qui auraient complété ces notes
de voyage.
    Saint-Victor était le siège d'un prieuré dépendant de Cluny,
prieuré qui aurait été fondé antérieurement au xicsiècle.
   Toutefois les contreforts, les voûtes, la brisure des courbes,
sont des indications qui ne semblent point permettre de faire re-
 monter la construction de l'église au-delà de l'an 1000. On
 pourrait, je pense, l'attribuer à la seconde moitié du xi e siècle.