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134                 L'ÉGLISE DE SAINT-VICTOR.
le pays, est assez bon pour les murs, mais il ne donne des sup-
ports isolés qu'au prix d'une grande épaisseur. Il peut convenir
à la voûte simple eu berceau ; il se prêterait difficilement à l'exé-
cution des voûtes d'arête.
     Le plan de Saint-Victor est celui de la basilique dégénérée,
qu'on retrouve dans quelques églises lyonnaises du xi e siècle.
Je citerai l'église bien connue d'Ainay à Lyon et celle de Saint-
Rambert-sur-Loire, églises sans contre-forts qui n'étaient point
destinées à être voûtées. À Saint-Rambert des arcs-boufants
ajoutés postérieurement ont permis de couvrir les trois nefs,
avec des berceaux presque d'égale hauteur n$ais sans doubleaux.
    L'église romane de Saint-Romain-le-Puy (7 kilomètres sud
de Montbrison), qui a une nef et trois absides, église fort belle
de composition, offre également quelques analogies singulières
 avec l'église de Saint-Victor. Toutes les voûtes sont de même en
 berceau. Celle du carré de la tour est surhaussée et la direction
 de ce petit berceau est perpendiculaire à l'axe de l'édifice. Les
 trois absides ne s'arrondissent pas à l'extérieur : comme à
Saint-Victor elles sont engagées dans une même maçonnerie.
     On monte à la toiture de Saint-Victor par la tour occidentale
qui possède un second étage voûté en berceau. Les fermes du
comble actuel reposent sur des murs très-surhaussés, ce qui
forme au-dessus des voûtes une vaste salle percée de meurtriè-
res. Des chroniques du xvie siècle nous apprennent que là s'é-
taient réfugiés les habitants de la paroisse pendant les guerres
de religion. On voit encore dans ce donjon improvisé les restes
 d'un four à cuire le pain. Un acte de la fin du xvn me siècle cons-
tate qu'à cette époque on fit démolir par un charpentier du pays
la galerie extérieure en bois qui s'étendait sous la toiture tout
autour de l'église.
    L'appareil des murs surélevés trahit à peine l'addition du
xvie siècle ; mais le mortier qui les cimente est plus friable
que celui des murs de l'église et des deux tours.
     La tour du sanctuaire devait être dégagée de l'ancienne
toiture. Elle a trois étages qui offrent sur chaque face : le pre-
mier, une arcade haute géminée sur pilier ; le second, une arcade