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POESIE. L à FILLE. Mère, écoulez cette prière : Je sens que je ne dormirai Bien tranquille qu'au cimetière A l'ombre d'un saule éploré. Mon désir est que l'on'me couche, Morte, sur le côté du cœur, Pour que mon rêve de bonheur S'achève sur ma froide couche. Morte, je veux rêver à lui.... Bonne nuit ! LUI. Elle est là !... Cette fleur, comme elle Toute blanche avec un cœur d'or, Cette pâle fleur me rappelle - Notre ange endormi dan; la mort. T'effeuillerai-je, ô marguerite ? Nous t'interrogeâmes souvent Dans les beaux jours, mais à présent Je ne dois plus, chère petite, Te tourmenter : mon rêve a fui. Bonne nuit ! UN FEU FOLLET. Chut !... c'est le brait d'un pas timide Qui se perd dans le vallon noir. Comme cette pierre est humide ! La rosée est forte ce soir. Encore un lys que la mort fauche ! C'est l'humble tombe de l'enfant Qui voulut, caprice innocent, Dormir là sur le côté gauche. Peut-être rêvc-t-elle à lui.... Bonne nuit ! Hugues BERTHIH.