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CHATEAU BAYART « E chemin de fer de Grenoble à Montmélian sur la ligne d'Italie nous dépose à Pontcharra, gros bourg placé sur la rive gauche de l'Isère, près de l'embouchure du Bréda, et à cheval sur ce torrent, qui, tout en séparant le département de la Savoie de celui de l'Isère, appartient totalement à ce dernier. Avant de quitter le Dauphiné, consacrons quelques lignes au vieux eastel, berceau de Pierre du Terrail, le chevalier sans paour et sans reprouche, le gentil seigneur de Bayart. Il est bon, dit Pasquier, de rafraîchir la mé- moire du brave chevalier, presque ensevelie dans l'oubli par l'ingratitude des hommes. Or, Pasquier a grandement raison, car Bayart est une des gloires les plus pures et les plus sympathiques de la belle province que nous aimons de toutes les forces de nôtre âme... que nous aimons en artiste et en Dauphinois. Si le plaisir des yeux était le seul mobile qui guidât le touriste sur le mamelon oîi s'élève le eastel du preux che- valier, la satisfaction resterait bien incomplète malgré les beautés vraiment féeriques de la vallée du Graisivaudan, que, de ce point, on découvre dans toute son étendue. Nous dirons même qu'au plaisir que l'on se serait promis ferait place une cruelle déception qui résulterait de l'in- (1) Ces pages sont extraites d'un ouvrage en cours de publication, intitulé : Savoie et Savoyards.