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LES BEAUX-ARTS A LYON. 13 italien mirent en vogue les grandes pièces d'arg-enterie ornées de figures en ronde-bosse. L'orfèvrerie se trouva de plus en plus intimement liée avec la sculpture (1 ). Les orfèvres, depuis longtemps empêcliés parles ordonnances des rois de France de fabriquer de la vaisselle d'argent excédant un certain poids, acceptèrent avec joie l'ordon- nance du 7 février 1510 par laquelle Louis XII autorisa tous les orfèvres du royaume à battre et forger toute manière de vaisselle d'argent à la seule condition que cette vaisselle reçût la marque des maîtres jurés du mé- tier de la ville, et ils multiplièrent les grandes pièces des- tinées à parader sur les dressoirs et les crédences dans les riches familles. Les archives de Lyon vont nous montrer les orfèvres mis à contribution chaque fois que la ville veut offrir un présent ; elles nous parieront aussi de quelques sculpteurs : place donc à ces vieux documents que nous relaterons dans l'ordre chronologique. « BB, 33, 1513-1515. Prêt à Antoine Besson, orfèvre, qui voulait frapper une médaille en or, destinée à Claude Laurencin, bailli de Biverie, des deux coings pour mar- quer le visaige du roy. » « BB, 34, 1515-1516. Mandement de cinq livres cinq sols à Jean de Saint-Priest, pour la sculpture de six écus- sons aux armes de la ville, destinés à la chapelle du Saint-Esprit du Pont du Ëhône. » Pierre Boute, dont le nom, comme celui de Jean de Saint-Priest, nous était connu à la fin du chapitre précé- dent, fut chargé de peindre ces écussons. Il fallait qu'il fût un habile dessinateur,cemaître Boute,car ilfit,en 1509, le dessin d'une tapisserie, brodée sur velours vert à Milan (1) On sait combien de sculpteurs en Italie étaient orfèvres.