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512 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. éludes nécessaires de l'analyse anatomique, il ne peut le l'aire avec fruit qu'en se souvenant toujours que , sous celte matière que son scalpel divise et interroge, il y avait naguère le flux et lu circulation de l'esprit vital, et, plus profondément encore, l'ame, source première de mouvement et d'activité, qui l'imprégnait de sa présenee, et qui, en se retirant, l'a abandonnée à l'inertie et à la corruption. J. MoftlN. FABLES DE M. VILLEFRANCHE. C'est un rare talent que celui de conter, et rien cependant de plus commun chez nous que les conteurs. La fable, dans son drame resserré, est aussi un conte ; elle vit de fiction et d'art ; il lui faut de la poésie, et de la haute poésie quelquefois. Ce que l'antiquité nous a transmis de bons fabulis- tes se borne à deux, écrivains, l'un grec, l'autre latin, qui n'ont qu'un récit bref et sobre , habilement disposé , il est vrai, mais n'ayant pas cette veine abondante de style et d'imagination que l'on trouve dans La Fontaine. Il ne paraît pas que Phèdre, que Babrius, en partie retrouvé ces derniers temps, et devenu aussitôt classique à juste titre, se soient beaucoup souciés de donner à leurs apologues ce développement et cette fantaisie que le bonhomme a su donner à ses Fables. Horace, qui s'em- para en maître de trois ou quatre genres à la' fois , écrivit un apologue, celui du Bat de ville et du Bal des champs, une œu- vre achevée, qu'on a vainement tenté d'égaler en l'imitant. Nous avons aujourd'hui plus de trois cents écrivains qui ont tenté le genre où La Fontaine est resté inimitable, et à une sou- veraine distance d'eux tous. On en pourrait citer plus d'un qui a su trouver une ou deux fois le sentier secret et difficile , mais il n'y a que Florian dont le recueil soit populaire et ait obtenu le privilège d'aller tout entier aux mains des lecteurs. Chose étonnante, que l'auteur fade et musqué A'Estelle et Nérnorin