page suivante »
SUR LES AVANTAGES DU DOUBLE ENSEIGNEMENT LITTÉRAIRE ET SCIENTIFIQUE, DGNNF. D*KS LES LYCÉES AUX ELEVES DE LA SECTION DES SCIENCES ( l ) . MESSIEURS, Ea Faculté des sciences est longtemps restée silencieuse dans les solennités d'ouverture de ses cours. Elle n'élevait la voix que dans ses amphithéâtres, et n'accomplissait sa mission d'en- seignement qu'auprès de ceux qui assistaient à ses leçons et lui demandaient leur initiation dans les sciences. Aujourd'hui, la bienveillante attention que vous voulez bien m'accorder me permettra peut-être de la relever à vos yeux de l'apparente indifférence de son passé. Non, Messieurs ! notre silence n'était pas de l'indifférence ; c'é- tait de la résignation ; c'était notre patience à attendre des jours meilleurs. Alors même que vous vous pressiez, autour de nos chaires, nous ne pouvions détourner nos regards de nos collèges, de nos lycées, de ces nombreuses institutions, d'où les sciences semblaient exclues ; où elles n'obtenaient : durant les huit pre- mières années des études, que quelques heures délaissées par (es exercices littéraires ; et, pendant l'année de philosophie, qu'un enseignement si peu fructueux, an milieu des préoccupations, des inquiétudes et des révisions qui étaient la conséquence obli- gée de l'étendue des connaissances littéraires, dont le moindre oubli aurait suffi pour priver des honneurs du diplôme tout lo pénible travail de nos premières années. (i) Discours prononcé par M. Tabareaii, doyen de la Faculté des Sciences de Lyon, dans la séance solennelle de rentrée des Facultés, le n novembre iSô'i.