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318 AUTOGRAPHES
dont Tacea était l'auteur, et non pas Jean de Boulogne, ainsi
que vous l'avez écrit ; mais vous ne vous piquez pas, sans doute,
d'avoir plus d'érudition que de loyauté et de courage.
Vous en imposez, lorsque vous dites que vous êtes l'auteur
de la restauration de ce monument ; cette idée heureuse appar-
tient à plusieurs membres du Comité, et M. le marquis d'Avaray
est le premier souscripteur ; mais il est facile de s'apercevoir Ã
l'affectation avec laquelle vous rappelez que vous avez dirigé les
travaux de la fête du 3 mai, que vous avez beaucoup d'humeur
de n'être pas également chargé des travaux relatifs à la statue
équestre, c'est-à -dire à l'achèvement du tremplin du Pont-Neuf
et à la construction du piédestal, car je ne pense pas que vous
ayez jamais eu la prétention de diriger des travaux de sculp-
ture. Mais si une méprisable envie n'égarait pas votre raison,
vous auriez réfléchi qu'il était tout simple que la direction des
travaux publics laissât à M. Lepeyre l'achèvement d'un travail
qu'on n'avait aucun motif pour lui ôter, et que d'ailleurs cela ne
me regarde nullement ; ainsi, vous avez tort de m'attaquer pour
arriver jusqu'Ã lui ; je connais fort peu cet artiste estimable,
mais sa réputation bien acquise de talent et de probité rendra
mes rapports avec lui fort satisfaisants. J'exige donc, Monsieur,
que vous fassiez insérer dans le journal La Quotidienne, que.-
vous n'avez jamais eu l'intention d'élever des dbutes injurieux
sur mon talent, et de détruire, par des insinuations perfides, la
confiance dont on m'avait honoré. Il vous sera très-facile de me
donner cette satisfaction, si l'offense dont je me plains ne part
que de votre mauvaise tête.
I
J'attends votre prompte réponse pour me déterminer sur le
parti que je dois prendre à votre égard.
F.-F. LEMOT,
Chevalier de la Légion-d'Honneur, membre de l'Institut et professeur
aux Écoles royales des Beaux-Arts.