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                 VIE DE L'ABBÉ L . - J . LE CLERC.              151
 de la chicane et des disputes, il était toujours le premier à se
 condamner lui-même, dès qu'on lui faisait sentir qu'il s'était
 trompé. M. Le Clerc eut encore en partage cette qualité si rare
 aux génies supérieurs, qui consiste à savoir se plier au besoin
 et se mettre au niveau de tous les esprits. On le voyait, ou-
 bliant son cabinet, passer des heures entières avec les gens
 du peuple, les écouter, entrer dans leurs peines, les con-
 soler ; mais c'étaient des consolations accompagnées d'aumônes
 abondantes, car jamais homme ne pratiqua mieux le précepte
 de la charité. Se trouvant attaché à une maison où on lui four-
 nissait le nécessaire, tout ce qu'il pouvait avoir de son patri-
 moine, du revenu d'un petit bénéfice dont il était pourvu, et du
 produit de ses livres, tout, sans exception, était le partage des
 pauvres.
    « Des qualités si rares ne pouvaient manquer de procurer à
M. Le Clerc d'illustres amis, et c'est dignement terminer son
 éloge que de les nommer. Parmi ceux qui sont morts avant
lui, on peut compter M. de la Monnoye , de l'Académie fran-
çaise ; le P. Lelong, de l'Oratoire ; et le P. Echard, dominicain.
 Ceux qui vivent encore sont, à Dijon, M. le président Bouhier,
 aussi de l'académie ; M. l'abbé- Papillon, et le P. Oudin, jésuite.
En Dauphiné, M. le baron de la Bastie ; et, à Lyon, M. Dugas,
et le P. de Colonia, jésuite. »
   Le Ve volume des Mémoires de l'abbé d'Artigny (pages
365-400) renferme quelques fragments de la correspondance de
l'abbé Le Clerc et de ses principaux amis. C'est d'abord une
lettre du P. Echard (9 décembre 1723) ; viennent ensuite quatre
lettres de Bimard de la Bastie, du 1 er juin 1729 au 7 février
1736; puis une lettre de Bouhier, en date du 11 février 1735 ;
une de l'abbé Papillon, écrite le 12 juin de la même année ; des
extraits de lettres du P. Oudin, et une lettre du P. Etienne
Souciet (9 mars 1736), au sujet de l'apologie que l'abbé Le Clerc
avait écrite en faveur de son père.
   Là ne se bornaient pas assurément les amitiés littéraires de
l'abbé Le Clerc ; nous en voyons une curieuse preuve dans une
note manuscrite de ses Remarques sur le premier volume de