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84 NOTES SUR UNE MOSAÏQUE D'AINAY. duo sunt Testamenta : anterius novum, pasterius vêtus. » Ainsi, dans le splendide pontifical que nous avons cité, les mitres sont portées de face. La mitre de notre mosaïque, comme celles qui sont indiquées par Durand, et aussi celles de nos jours, était ornée de deux, fa- nons : on voit ces espèces de bandes tomber sur la partie anté- rieure de l'épaule droite. Il n'est pas nécessaire d'insister sur l'importance de cette mosaïque exécutée dans les premières années du XIIe siècle. 11 n'en existe probablement d'aussi curieuse dans aucune au- tre église de France. On trouve quelquefois des mosaïques à compartiments : elles sont rarement enrichies de grandes figu- res. Ces splendides pavés étaient très en usage à Lyon, par suite des traditions romaines. Nos basiliques du Ve siècle étaient toutes ornées de ces pavés,, notamment celle de Saint-I renée, comme on peut s'en convaincre par les dessins publiés par M. Artaud, dans son intéressant ouvrage sur les mosaïques. Mais il n'en reste plus aujourd'hui le moindre vestige. Il serait urgent de restaurer cette mosaïque, afin qu'elle ne subît pas de plus graves dégradations. 11 serait aussi nécessaire d'en rétablir tous les compartiments et de l'étendre sur l'aire du chœur. Le pavé entier de l'église d'Ainay était primitivement en mo- saïque ; nous en avons trouvé des fragments dans plusieurs de ses parties. De plus, à quarante centimètres au-dessous du pavé actuel, nous avons découvert des fragments de mosaïque qui, sans doute, avaient appartenu à la basilique primitive, rui- née par l'invasion des Barbares. Puis, à un mètre plus bas, nous avons découvert quelques fragments de mosaïques romaines. BouÉ, Curé d'Ainay.