Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                       COLONNE DE CUSSY.                       67
çon à Autun, conçoivent la pensée, à l'aspect des montagnes
qui environnent ce bassin accidenté et de leur ouverture sur la
voie romaine, qu'il est très-bien disposé pour une bataille.
L'espace est suffisant pour que deux armées puissent s'y déve-
lopper, s'y mouvoir et combattre. On conçoit, en effet, à l'aspect
des lieux, que si l'une de ces armées venant de Vidubia, où
les grandes voies romaines se croisaient à deux lieues de Beaune,
pour faire la guerre dans les montagnes éduennes, on conçoit
que Cussy ait été un champ de bataille. Il faut aussi convenir que
ces mêmes montagnes renferment d'autres localités sur la voie
romaine également favorables à cette supposition A l'appui de la
topographie de Cussy appréciée à ce point de vue, le captif aux
mains enchaînées à côté d'Hercule vainqueur, les hauteurs de
Deffend, couvertes d'ossements humains et d'armes rongées par
la rouille, signalent évidemment, par leur ensemble, un fait de
guerre en ces lieux et un monument commémoratif de la victoire.
J'ajouterai que tous les monuments chez les Romains avaient
un caractère spécial, et que celui de Cussy ne laisse pas le doute
sur cette interprétation.
   Le premier qui ait parlé de cette colonne est le savant Sau-
maise. Il attribue ce monument à la dernière victoire de Jules
César sur les Helvètes, supposition admissible au point de vue
de la défaite des Suisses, qui eut lieu, en effet, dans les monta-
gnes éduennes, à peu-près à la même distance qui sépare Cussy
d'Augustodunum, soit de Bibracte, c'est-à-dire à dix-huit milles
de cette antique cité. Mais si l'opinion de Saumaise n'offense
pas l'histoire proprement dite, elle offense l'histoire de l'art,
eu égard au caractère architectural de la colonne. Il est à re-
marquer que plusieurs archéologues se sont évidemment trom-
pés pour avoir mal apprécié le caractère et l'époque du mo-
nument et son sens mythologique ; d'autres, pour avoir négligé
cette appréciation qui est la clé de la question historique. L'il-
lustre Saumaise est de ces derniers. Plusieurs érudits ont
toutefois adopté sa supposition, entr'autres l'abbé Germain ,
après avoir visité le monument avec le P. Oudin, Michaud,
dans ses Mélanges philologiques, l'abbé Gandelot, historiogra-