Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                               516
   En effet, remarquons d'abord et notons que ces décrets,
tout en imposant aux communes une parlie des charges de
l'œuvre des enfants trouvés, une partie seulement, ont été forcés
de rendre hommage au principe proclamé dans la loi de 1790,
reproduit dans les lois postérieures et consacré notamment
dans celle du 11 frimaire an VII et de reconnaître,, implici-
tement au moins, que ces charges étaient au rang des charges
générales de l'Etat.
   La création d'un fonds commun et pour le principe, pour
la reconnaissance et la consécration du droit, le chiffre im-
porte peu, cette création, disons-nous, n'avait pas d'autre but.
   Créer un fonds spécial, qu'on appelle fonds commun ; or-
donner qu'il s'appliquera aux dépenses des enfants trouvés;
qu'il sera réparti, entre tous les départements, dans la pro-
portion de leurs besoins, n'est-ce pas dire, n'est-ce pas re-
connaître que les dépenses auxquelles ce fonds est destiné,
sont des dépenses générales, des dépenses à la charge de
l'Etat? Sans doute, on en a limité le chiffre, circonscrit l'éteiï-
due, mais ne peut-on pas soutenir, car les bonnes intentions
doivent toujours se supposer, qu'en indiquant, en 1811, la li-
mite que l'Etat entendait alors ne pas franchir, l'auteur du
décret pensait que ce fonds serait suffisant et n'était-il pas
dans sa pensée de l'augmenter un jour si celle augmentation
devenait nécessaire.
   Le décret de 1810 prévoit le cas de l'insuffisance des res-
sources et celui de 1811 le cas de l'insuffisance du fonds
commun, on comprendrait difficilement qu'on pût tirer, de
celte double prévision, la conséquece que les dépenses des
enfants trouvés de générales qu'elles étaient sont devenues
entièrement communales.
   Que, pour la ville de Lyon, par exemple, l'assertion de la
commission de 1832, se soit réalisée, on ne le conteste pas ;
les faits et des faits malheureusement trop irrécusables sont
là pour l'attester; mais que d'un sentiment trop exagéré de
bienfaisance, on veuille conclure que les sacrifices supportés