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Où, délivrée enfin de sa chaîne, mon ame
Doit voir entre elle et toi le temps s'évanouir ;
Où lu pourras sans crainte aux rayons de ma flamme,
       Céleste fleur ! t'épanouir.


Ne peux-tu m'emporter vers quelque doux rivage ?
Et dans des champs fermés au reste des vivants,
Promener nos amours de nuage en nuage,
       Sur l'aile rapide des vents?


Car, formé d'une vile et périssable fange,
Je sens que j'en subis l'influence et la loi,
Et que, pour mériter ta tendresse, ô mon ange!
       Il faut être ange comme toi.
                               Eugène FAURE.