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       « Au mois d'avril 1814, quand l'arrivée à Paris de M. de
    Précy fut connue, plusieurs Lyonnais vinrent me voir à mon
    bureau, à la recette générale des droits réunis, et me prièrent
    de les accompagner dans la visite qu'ils devaient faire à l'il-
    lustre chef des défenseurs de Lyon en 1793. Je me rendis
    d'autant plus volontiers à leur demande, que j'étais fort cu-
    rieux de revoir un homme que j'avais tant admiré vingt ans
    auparavant. Je me transportai donc à l'hôtel du général avec
    les personnes qui m'en avaient fait l'invitation, et quand on
    nous eut introduits, j'adressai au vieux; défenseur du trône
    constitutionnel de Louis XVI une allocution qui parut lui faire
    quelque plaisir.
       « Yersla fin d'avril, ces mêmes Lyonnais décidèrent qu'un
    banquet serait offert à M. de Précy qui s'empressa de l'accep-
    ter. Ce banquet, auquel prirent part une soixantaine de com-
    patriotes, eut lieu dans une des salles du Cadran-Bleu, boule-
    vard du Temple. M. de Précy prit place à la table, ayant à sa
    droite le spirituel Berchoux, auteur du joli poème delà Gas-
    tronomie; à sa gauche, M. de Yichy, le fils, colonel des chas-
    seurs à cheval pendant le siège. Le repas fut charmant, on y
    but à la sanlé du roi et des princes de sa famille, à la gloire
    et à la prospérité de la France, à l'union de tous les Français;
    on y chanta plusieurs chansons analogues au grand et mémo-
    rable événement de la Restauration; enfin tout s'y passa au
    mieux. Parmi les convives se trouvaient quelques anciens
    républicains désabusés depuis longtemps de leurs folles théo-
    ries. Tous sont morts aujourd'hui, et tous ont bien religieuse-
    ment gardé la foi monarchique dont ils faisaient profession. »
       M.Passeroh est auteur d'une comédie en trois actes et en
    prose intitulée : Avis aux bourgeois, lue au théâtre de l'Odéon,
    en 1813, non représentée et non imprimée.
       Il est auteur de quelques poésies fugitives, parmi lesquelles
    on a distingué une épitre à M. Dumas sur les petits vers, une
    épitre à M. Jars^ capitaine du génie, enfin une épitre de Vol-
    taire àBeuchotj imprimée à Paris en 1817.